Le Repas des Aînés 2012

Une fois les appétits ouverts par un Kir de bonne facture, Monsieur Daudé, le premier magistrat du village donnait le départ des agapes offertes aux anciens pour la nouvelle année, sans avoir oublié d’évoquer ceux qui, hélas ! ne sont plus de la fête. La satisfaction d’être là, de savourer un bon programme concocté par la municipalité pour des estomacs exigeants, faisait plaisir à partager. Après le foie gras fort bien accompagné, le gratiné de noix de St Jacques était de sortie, suivi peu après d’un filet de canette rôti au miel. Avant de se terminer par un délicieux blanc mangé coco.

 

Au fur et à mesure que l’ambiance permettait d’oublier le froid qui s’installait dehors, les conversations s’animaient, les voix se répondaient, les langues s’alourdissaient, les esprits s’échauffaient et les yeux brillaient.

 

Puis, comme chaque année, quelques téméraires se lançaient pour entonner des chansons que la salle reprenait timidement puis avec force. Christiane Eburderie donnait le la, suivie en cela de Marie-José Rouvière et Robert Alla, avec à la baguette Jacques Daudé. Et les classiques revenaient, comme à chaque fois : Coupo santo, la Sant Bausilenca… Quelques autres faisaient une modeste percée avant que de s’enliser dans les méandres des mémoires défaillantes.

 

Enfin, vint le moment d’émotion qui vit Jeanine Raynal de sa voix fine, fragile, pure et juste, remonter le temps pour ramasser à la pelle, avec ses anciens petits élèves devenus grands maintenant, les feuilles mortes. « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi ». Dans un silence dégrisant un peu les esprits baignés dans l’euphorie du moment, des larmes couraient sur quelques visages… « et la mer efface sur le sable les pas des amants désunis ».  « Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes… » Mais sûrs que des regrets, on n’en a que faire, « la chanson que tu chantais, toujours, je l’entendrai ».

 

En rires et remerciement adressées à la municipalité, les quelques 80 convives se sont séparés en fin d’après-midi, ravis de ce bon moment heureux, conscients qu'il ne leur manquait plus qu’une bonne tisane et un bon lit.